Le Centre Médico Sportif de la ville de Gap, animé par l’OMS, a fermé ses portes.
Les vicissitudes du temps qui passe, le changement de stratégie des clubs sportifs gapençais en matière de contrôle médical de leurs licenciés, la difficulté à recruter des médecins titulaires du CES de médecine sportive, des horaires en soirée contraignants, ont eu raison du fonctionnement de cette structure créée par Paul Givaudan, premier président de l’OMS. Cette désaffection quasi totale a amené le comité directeur de l’Office Municipal des Sports à prendre la décision irrévocable de sa fermeture au 30 juin dernier. 45 années de bons et loyaux services auprès des sportifs gapençais assurées par le corps médical placé sous la responsabilité du médecin référent, Jean Louis Fontrouge.
Quatre décennies et demie marquantes dans l’activité globale de l’OMS.
En 1973, devant les exigences des fédérations sportives, Paul Givaudan propose aux clubs gapençais le contrôle médico-sportif de leurs athlètes, à savoir la délivrance du certificat de non contre-indication à la pratique du sport nécessaire pour la délivrance de la licence. Une proposition qui rencontre très vite un certain succès. Après un itinéraire quelque peu cahotique qui le mène des locaux de la Médecine du travail, en passant quelques temps par le dispensaire situé rue Ernest Cézanne, il s’installe à l’école de Puymaure où Bernard Givaudan lui offre des locaux spacieux rue Jean Macé. Un déclic important pour le CMS qui voit le nombre de visites réalisées approcher régulièrement les 1500 contrôles annuels, l’entraînant à l’embauche d’une secrétaire, Mme Pierrette Bathelier à la suite de Marie-Josée Jamonac.
Une nouvelle opportunité se présente avec les visites de haut niveau.
En 1993, alors qu’il atteint sa vitesse de croisière, une visite de courtoisie de M. Gerber (Direction Régionale Jeunesse et sport) et le docteur Cervetti (Creps d’Aix en Provence) va changer le cours des choses en lui donnant la possibilité de franchir une étape supplémentaire en accueillant les visites de haut niveau réservée aux sportifs inscrits sur les listes nationales et régionales ou pratiquant une discipline difficile. Une aubaine pour Jean Arce Menso, successeur de Paul Givaudan, qui voit son projet prendre forme. Il s’engouffre dans cette brèche d’autant que les visiteurs du jour se montrent généreux en offrant du matériel coûteux. Un regain d’activité que la doublette Jean Louis Fontrouge (médecin) et Jean André Da Silva (assistant) vont maîtriser très longtemps. Le CMS accueillera des sportifs de renom en s’ouvrant au bassin gapençais et même parfois au-delà. En 2006, il se modernise encore en remplaçant le plateau: tapis roulant, analyseur de lactates, électrocardiogramme, bicyclette ergométrique et matériel informatique. Puis, le désinterressement des clubs et des sportifs, qui vont trouver ailleurs des conditions plus «favorables» va affecter considérablement son fonctionnement l’amenant à l’arrêt des visites «normales». Le docteur Prothoy tentera de résister à cet effondrement. En vain. Cette pilule amère étant digérée, il fallait trouver une destination à ce matériel sophistiqué. Il a pris la direction de la Polyclinique des Alpes où il pourra à nouveau être exploité.
Le Président Serge Isnard: « Certes, cette décision de fermeture a été difficile à prendre.45 années de dévouement des bénévoles de l’OMS au service des sportifs gapençais,ça compte et ne peuvent s’effacer d’un trait de crayon. Je remercie aussi tous les médecins qui ont participé à son fonctionnement. Mais, devant l’indifférence des clubs et la difficulté rencontrée à recruter des médecins, nous n’avions plus le choix. Une décision crève-coeur mais devenue obligatoire. A l’impossible, nul n’est tenu. Un point positif tout de même: l’accord trouvé avec le Docteur Prothoy qui a racheté le matériel et l’installera à la Polyclinique pour l’exploiter à nouveau très bientôt, ce qui évitera aux athlètes de faire un long déplacement sur Briançon pour passer les visites de haut niveau».
Jean ARCE MENSO
Plusieurs membres de l’OMS ont assisté au départ du matériel vers d’autres horizons.
Be the first to comment on "Le Centre Médico-Sportif plie bagages"